AU FIL DES JOURS

VENDREDI
La journée d'hier, jeudi, a commencé à La Compagnie à 9h30 avec la Table ronde sur l'économie réelle du cinéma en régions. Elle s'est prolongée jusqu'à se fondre dans le lendemain, aujourd'hui donc : à deux heures du matin, Aaron lançait la projection 16 mm du film de Nicolas Rey, Shuss, court-kilométrage de 123 minutes. Dans une heure, c'est à dire à 10h30 (je parle au présent de l'indicatif), le Polygone rouvrira ses portes pour un atelier de lecture collective : Fernand Deligny, cheminement vers l'image. A 13h30, après le repas, commencera (et nous espérons à la seconde prévue) avec le projecteur 16 mm encore chaud de son vol de nuit, la projection d'un autre court-kilométrage de Nicolas Rey, Les Soviets plus l'électricité. Durée du film : 175 minutes.

Le programme qui suit semble normal : n'était cette proposition déraisonnable et follement asymétrique qui débutera à minuit, 315 minutes de diffusion sonore + projection DV (Les revenants, Dominique Meens et Gaël Dillon, NRK).

Alors, on ne sait plus très bien, de celui qui se lève tôt ou de celui qui se couche tard, auquel des deux appartient l'avenir.

17h30 /
Cabane 1 / Musique de pluie Ambre Murard
Arles, 17 vues de l'inondation Sylvie Nayral

20h /
Repas

21h /
Nager comme si cétait hier Olivier Derousseau
Ami entends-tu ? Nathalie Nambot

24h /
Les revenants, Dominique Meens et Gaël Dillon, NRK


MERCREDI 23 NOVEMBRE 2011

"Le regard sans paupière"a laissé les spectateurs sous le choc d'un télescopage entre la peinture déployée du peintre Otto Dix et le cinéma en liberté de Maddy Delsipée. Une heure de discussion après la projection nous a laissé sur notre faim, et d'ores et déjà nous vous donnons rendez-vous pour d'autres envolées autour de ce projet au long cours, embrassant d'un regard l'infini de l'histoire du vingtième siècle.

LUNDI 21 NOVEMBRE 2011

Videodiary #5
Saon film dure 13 minutes, il est arrivé ce matin
 il repart demain matin, on l'attrapé au vol entre deux séances...



Videodiary #6
Table ronde "Economie réelle du cinéma en région", jeudi 24 novembre, à La Compagnie, 10h.
Julien Gourbeix a de la chance, il sera logé trois étages au-dessus !

SAMEDI 19 NOVEMBRE 2011 - SA 2011

Videodiary #1 - Pour ceux qui l'ignoreraient...


Videodiary #2 - Aurélia

Videodiary #3 - La causerie de Bruno Canard

Videodiary #4






C'était il n'y a pas si longtemps, septembre 1976, j'arrivais en France, accueilli par une famille d'une petite ville, découvrant le vertige de vivre au troisième étage d'un immeuble hlm. A la question "Est-ce qu'il y a des montagnes au Laos ?", je répondis "Oui" ; à la question "Sont-elles grandes ?", je répondis "Oui, comme l'immeuble d'en face", avec le sérieux d'un enfant de dix ans. Dans cet appartement modeste, on n'avait pas encore le téléphone, on se chauffait au charbon. On descendait le chercher dans la cave avec un seau en fer. C'était tellement différent de la cueillette quotidienne des branches pour alimenter le foyer de notre maison sur pilotis, au-dessus duquel ma mère faisait cuire le riz gluant. Alors, oui, le poêle à charbon est l'image que je mettrais en couverture de mon essai sur l'exotisme. Et le film de mon camarade Aaron Sievers, réalisé avec des images de films d'ateliers, dont les premières bobines 16mm furent tournées en 1978 quand lui même sortait d'une école qui n'était pas de cinéma (la maternelle), est moins un film historique qu'un film enraciné dans l'histoire tumultueuse du vingtième siècle, plongeant plus loin encore dans l'imaginaire de l'Europe, dans une sorte d'apnée intimiste, de celle qu'on expérimente en prenant son bain : on retient sa respiration, on plonge dans l'eau, on compte jusqu'à quarante, cinquante, soixante, soixante-neuf, soixante-treize... quatre-vingts si on est en forme. Là, dans ce qui ressemble à un demi-sommeil, on entend son cœur battre à ses tempes, on entend tout l'immeuble gronder dans les tuyauteries, on perçoit non pas l'étroitesse de sa personne mais l'infini du monde. Et l'image la plus juste pour décrire le retour à l'air libre est dans le film de mon ami : celle montrée à voir et entendre, portée par la voix de Flacky qui raconte, de la sortie de la mine. Éblouissement.